Rosso Fiorentino aux Offices. Avec Pontormo, Rosso Fiorentino (Florence 1495 – Fontainebleau, 1540), de son vrai nom Giovanni Battista dit Jacopo est la figure clé du Maniérisme florentin. Il se forme avec ce dernier dans l’atelier d’Andrea del Sarto. Toujours avec Pontormo il participe à la réalisation des fresques du petit cloître de Santissima Annunziata, où il peint en 1514 l’Assomption de la Vierge.

La biographie que lui consacre Giorgio Vasari dans ses Vite est riche d’anecdotes comme celle de « bertuccione » (un singe) qui tient compagnie à l’artiste à Florence, et vole le raisin dans le potager des frères, qui est voisin avec la maison du peintre. Artiste vagabond, au caractère excentrique et agité, il est souvent en conflit avec ses commanditaires est en 1523 Rosso est à Rome, où il réalise certaines fresques pour l’église Santa Maria della Pace. Il s’enfuit de la ville l’année du Sac de Rome, en 1527 et en 1532 l’artiste florentin arrive en France auprès de Francesco I, qui lui confia de nombreux travaux aux commandes de Fontainebleau. Rosso Fiorentino meurt à Paris au sommet de sa carrière. D’après Vasari, il se serait suicidé avec du poison.

Rosso Fiorentino aux Offices

Rosso Fiorentino, dès ses oeuvres de jeunesse, développa un style qualifié du premier maniérisme florentin. Il affirma cependant un style inquiet et original, un genre très personnel basés sur un dessin fluide mais en mouvement. Les oeuvres de Rosso Fiorentino présentent aussi des couleurs stridentes. Il ne rentre pas en profondeur dans ses compositions qui se développent vers le haut en surface, plus qu’en profondeur. Son style changea en France. Il s’affina et l’artiste contribua à la formation de l’école de Fontainebleau, en influençant fortement le développement du maniérisme international.

L’Ange musical

La Galerie des Offices de Florence conserve des oeuvres importantes de l’artiste. À noter le célèbre Ange musical, admiré depuis toujours. Dès son emplacement initial en 1605, il se trouvait dans la Tribune de la Galerie. Ce petit ange fut longtemps cru une oeuvre en soi. Après de nombreuses recherches, les spécialistes pensent que cette oeuvre soit un fragment d’un retable perdu et méconnu. L’ange devait être assis sur des marches  d’où restent des gravures parallèles sur la surface de la peinture. En bas, à droite, a été lue la signature et la date sur l’oeuvre fragmentaire. Il est possible que l’oeuvre ait été exécuté loin de Florence.

Rosso Fiorentino aux Offices

Détail Madonna dello Spedalingo

Aux Offices depuis 1900, le retable représente la Madone avec Enfant et les saints Jean-Baptiste, Antonio abbé, Etienne et Jérôme. L’oeuvre était destinée à l’église d’Ognissanti, où elle n’arriva jamais car elle fut refusée par le commanditaire. L’artiste avait signé un contrat avec le recteur de l’Hôpital de Santa Maria Nuova, d’où le titre de Madone dello Spedalingo. D’après Vasari, le tableau, à peine achevé ne plut pas car les saints semblaient des diables. À ce qui parait, c’était dans les habitudes de l’artiste, d’adoucir uniquement à la fin les « expressions cruelles et désespérées » peintes dans ces croquis à l’huile. Le retable, resté parmi les biens de Santa Maria Nuova, avant d’arriver aux Offices, fut transportée à l’église de Santo Stefano à Grezzano dans le Mugello.

Rosso Fiorentino aux Offices

La Madone dello Spedalingo

 

À votre tour de découvrir cet artiste important du Maniérisme Florentin. À voir à la Galerie des Offices!

Rosso Fiorentino aux Offices

 

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